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pages:norae:biologicus:pour_des_discussions_a_enjeu

Aide et guide pour participer / animer des discussions à enjeux

Nous reprenons ici un ressource partagée par Lapsyrevoltée

Inspiré de l'anglais “Support or solution”

Préciser les attentes

Tout d'abord, il est important de faire ce petit travail préparatoire avant une discussion à enjeu (que ce soit des enjeux émotionnels ou très concrets).

Qu'attend-t-on de la discussion ?

Soutien ou solution ?

Pas de conseils donnés sans sollicitation explicite, pas de jugement, pas de proposition d'action si ce n'est pas le moment
  • A. Déposer ⇒ se confier, ventiler, soutien, écoute.

Ici ce qu'on souhaite c'est simplement se confier, recevoir de l'écoute, de l'empathie, du soutien psychique et moral. On n'est pas prêt⋅e à décortiquer ou à agir

  • B. Discuter ⇒ Réfléchie ensemble, associer, partage d'expérience

Là, on attend de l'autre une sorte de ping pong, qu'iel associe avec son expérience, nous pose des questions pour nous faire creuser, nous partage ses ressentis. On a envie d'approfondir notre compréhension de l'événement, d'élargir notre point de vue

  • C. Débattre ⇒ Argumentation, idées contraires

Ici, on se doute que l'autre aura une autre opinion que nous et on se sent prêt.e à entendre ses arguments sans être heurté.e. On veut une autre perspective, comme par exemple quand plusieurs personnes nous on fait la même remarque et qu'on voudrait se remettre en question

  • D. Décider ⇒ Solution concrète, proposition d'aide, faire

Là, on compte sur l'autre pour une aide concrète, qu'il cherche avec nous des solutions ou nous propose des actions concrètes.

Communiquer ses attentes

  • Partir du principe que l'autre ne connaît votre besoin

aimerait que notre interlocuteurice puisse lire dans notre esprit comme si on avait une tête de verre (transparente, comme si l'autre pouvait voir ce qui s'y passe). Nos attentes peuvent nous paraître logiques ou bien on fait confiance à l'autre pour sentir ce dont on a besoin Mais ce qu'on ne prend pas en compte, c'est que la personne en face réagit avec ce qu'elle est : elle peut vous donner ce dont elle aurait besoin à votre place, vouloir absolument trouver une solution pour ne pas se sentir impuissante face à votre malheur, se sentir bloquée par le fait de ne pas savoir ce que vous attendez, etc. Lorsque la discussion a un fort enjeu pour vous, ça peut vraiment tout changer de communiquer ses attentes en amont. Ça évite le cas qui se produit le plus souvent où vous voulez juste ventiler, vous confier et l'autre vous donne des conseils que vous n'avez pas sollicités, vous brusque avec des avis ou vous donne des solutions clefs en main et au final vous sortez de là encore plus mal avec l'impression de ne pas avoir été entendu.e

  • Délayer

Une communication / discussion peut être mise en pause − penser à indiquer un délai.

Une discussion peut se faire en plusieurs fois, il ne faut pas hésiter à signaler quand vous saturez, quand vous commencez à vous sentir submergé.e. On a le droit d'arrêter une discussion, même si on l'a voulue. N'hésitez pas à donner un délai à l'autre (surtout si la discussion était à son initiative) : “Là c'est un peu trop pour moi, j'ai besoin d'y réfléchir ou de m'apaiser avant, on peut reprendre demain/tout à l'heure/après le déjeuner si tu es disponible ?” car c'est parfois difficile pour l'interlocuteurice de voir une discussion dans laquelle iel s'investit interrompue. Donner un horizon aide à amoindrir le sentiment de coupure.

  • Changer d'avis

L'autre prend en compte nos besoins. Nous pouvons dire si nous sommes blessées.

On a le droit de se planter, de penser qu'on a besoin d'une certaine chose et de se rendre compte en cours de route qu'en fait on a besoin d'une autre. On a le droit de changer d'avis en cours de route. Souvent les discussions se transforment en combat de boxe, on a l'impression qu'on y joue son honneur, sa dignité, on ne veut pas perdre la face, c'est important de se sentir suffisamment en confiance avec son interlocuteurice pour savoir qu'on ne sera pas jugé.e à l'aune de cette discussion. C'est aussi important d'aider l'autre à nous mettre en confiance et c'est un très bon indicateur de voir si la personne va se saisir de ce que vous lui indiquez ou si elle va ignorer vos besoins. De la même façon, il ne faut pas hésiter à dire si on est blessé⋅e, heurté⋅e, trigger et même expliquer pourquoi plutôt que d'encaisser sans rien dire.

L'écoute

  • Être vraiment disponible

Si on ne se sent pas d'avoir une discussion demandée, on peut décliner, en proposant toujours un autre moment/contexte à moins qu'on sache qu'on ne Enfin, lorsqu'on entreprend une discussion, que toutes les conditions sont réunies, c'est crucial de faire

  • Travailler la posture d'écoute

On n'écoute pas pour répondre, on n'écoute pas pour parler de soi, pour être utile : ces choses là viennent en plus, quand c'est le moment. On écoute juste pour écouter, pour recevoir, on s'abstient des conseils non sollicités et des phrases qui commencent par “Tu devrais” “Tu n'as qu'à” “Il faut que” “Moi je ferai” à moins que l'autre nous le demande clairement. On peut poser des questions à l’autre pour l’aider à préciser ou formuler. On essaye d'aborder la discussion avec une curiosité sincère, une ouverture, sinon on reporte ou si vraiment on ne peut pas faire autrement on signale qu'on aborde la discussion un peu tendu⋅e.

pages/norae/biologicus/pour_des_discussions_a_enjeu.txt · Dernière modification : 2023/08/10 18:00 de xavcc